Les « Aigles » de Columbia se souviennent de L’Aigle normand

Centre-ville de Columbia le long de la rue principale, l’historique « Chemin du Roi » (photo OppSites)

Columbia est une ville dans le comté rural de Monroe qui a contribué à l’histoire de l’Amérique française au quotidien pendant plusieurs décennies. Malheureusement, aucun monument ou plaque historique ne rappelle son passé à l’époque de la Grande Louisiane française.

Seules quelques anecdotes dans les annales des lieux révèlent un passé des plus fascinants. C’est grâce à la promotion de la Route Kaskaskia – Cahokia (Chemin du Roi) que L’Aigle de Columbia a émergé du néant. On raconte que les premiers colons arrivèrent à la fin du 17ème siècle pour vivre des riches terres arables de l’American Bottom qui est la vaste prairie inondable du Mississippi entre ses escarpements rocheux.

Comme la plupart d’entre eux venaient de « L’Aigle » en Normandie, France, l’endroit fut ainsi baptisé à la vue d’un aigle à tête blanche. Ce n’est pas par hasard qu’aujourd’hui les équipes sportives de Columbia portent le nom de « Eagles » (Aigles).

 

La Route Kaskaskia-Cahokia

Lorsque l’historique Chemin du Roi est tombé sous la couronne britannique en 1763, un grand nombre de Francophones quittèrent la région pour aller s’établir sur la rive occidentale du Mississippi administrée par l’Espagne depuis 1762 dans le respect du catholicisme et des coutumes françaises.

Si Columbia est de nos jours le foyer des aigles, elle a aussi été un relais important sur la route Kaskaskia – Cahokia. Comme l’indique l’actuel logo de la ville, la rue principale (North Main Street) est une fenêtre sur le Chemin du Roi qui était le parcours le plus fréquenté du comté de Monroe pendant les premiers jours de sa colonisation.

Pour faciliter les voyages entre Kaskaskia et Cahokia, le transport public était structuré en une série de relais établis là où il y avait un embryon de village. Les voyageurs pouvaient y changer de chevaux, y manger et y passer la nuit au besoin. Chaque relais était tenu par un maître de poste qui fournissait une calèche et des chevaux, et qui assurait le transport vers le prochain relais. La calèche était un véhicule rudimentaire en bois à deux ou à quatre roues, non couvert. Ce système a perduré jusqu’à la généralisation du transport ferroviaire à la fin du 19ème siècle.