LaPorte sur la rivière Cache la Poudre près de LaSalle

La cession du territoire de la Louisiane par la France aux Etats-Unis en 1803, au prix de trois cents par acre, comprenait la partie du Colorado située à l’est de la ligne de partage des eaux continentales, soit un peu plus de la moitié de l’actuel État du Colorado, incluant le site de Denver, pour moins de 400 000 $.

Dans leur journal de voyage au pied des Rocheuses en 1743, les frères La Vérendrye ont indiqué clairement qu’à plusieurs reprises les Premières Nations leur ont signalé que des Canadiens-français, appelés « hommes des montagnes », se trouvaient à deux jours de route plus au sud et qu’on pouvait leur demander de l’aide si nécessaire. Peut-être faisaient-ils référence au site de LaPorte sur la rivière Cache la Poudre dans le comté de Larimer qui était pour les « hommes des montagnes » la porte d’entrée des Rocheuses. Plusieurs trappeurs, dont Antoine Janis fondateur de la ville de LaPorte en 1844, ont épousé des Amérindiennes. C’est ainsi que débuta comme ailleurs la colonisation du Colorado…

Les hommes des montagnes

La rivière Cache la Poudre émerge des contreforts des Rocheuses à LaPorte (photo Q.T. Luong)

Les hommes des montagnes, coureurs des bois pour certains, ont couru les vallées boisées des Rocheuses à la recherche des animaux à fourrures, de la rivière Arkansas dans le Colorado jusqu’aux eaux claires des lacs Cœur d’Alène, Pend Oreille et Rendezvous dans l’actuel État de l’Idaho. Au Wyoming, la rivière Laramie et plusieurs autres lieux ont été nommés d’après Jacques Laramie, un trappeur canadien-français de Yamaska. En outre, les rivières Belle Fourche et Gros Ventre témoignent aussi d’un Wyoming français.

Homme des montagnes et cheval de charge (Artiste Clark Kelly Price)

Les hommes des montagnes, notamment Étienne Provost né à Chambly (Québec), ont été les premiers entrepreneurs de l’Ouest lointain d’Amérique. Ils ont agi comme précurseurs de la colonisation des grands espaces sauvages à la « Frontière » occidentale des États-Unis, qui était une terre à découvrir plutôt qu’une frontière politique (limite entre États). Bien que ces pionniers intrépides n’eussent ni cartes routières ni GPS pour se diriger, ils connaissaient néanmoins chaque point de repère comme le fond de leurs mains.