De la ville des Gaulois à Nouvelle-Bourbon (Sainte-Geneviève)

À la fin du 18ème siècle 560 personnes habitaient la Nouvelle-Bourbon située à moins de cinq kilomètres au sud de Sainte-Geneviève. Aujourd’hui, il ne reste aucun vestige de cette communauté qui a complètement disparu du paysage.

Elle était située près de l’actuelle intersection de la Route 61 et. du chemin Bourbon. En 1793, Chevalier Pierre de Hault DeLassus, né à Bouchain en France, arriva au village des Petites Côtes (devenu la Nouvelle-Bourbon) avec l’intention d’y attirer la noblesse française d’Amérique. Le baron Carondelet, gouverneur de la Louisiane à l’époque, mit alors de côté un immense morceau de terre qu’il appela la Nouvelle-Bourbon (New Bourbon) pour l’arrivée espérée des nobles.

La famille DeLassus prospéra en Louisiane. Pierre fut nommé commandant du district de la Nouvelle-Bourbon. Il était aussi en charge des activités de la Mine La Motte. Son fils, Charles (Carlos), fut le dernier gouverneur du Pays des Illinois qui fut vendu aux États-Unis en 1803.

La Nouvelle-Bourbon a grandi au fil des ans. François Vallé, un riche entrepreneur originaire de Beauport (ville de Québec), y a construit un moulin sur le ruisseau Dodge. Après l’achat de la Louisiane, la population de New Bourbon commença à décliner à mesure que la gestion de la communauté était absorbée par Sainte-Geneviève. Avec le tout nouveau port fluvial, nommé « New Bourbon », le nom a survécu même si la communauté d’autrefois n’existe plus.

La ville des Gaulois

L’histoire de la Nouvelle-Bourbon trouva son origine en France dans la révolution française. Après la prise de la Bastille en 1789, l’aristocratie française réalisa que ses jours étaient comptés. Certains nobles s’enfuirent vers l’Amérique, évitant ainsi la guillotine qui fut infligée à Louis XVI, le dernier roi de France.

La compagnie du Scioto, nommée ainsi d’après une rivière de l’État de l’Ohio, profita de la situation en offrant des terres riveraines à la noblesse française, commercialisées comme étant un «jardin d’Éden». Lorsque les immigrants français (entre 300 et 400) arrivèrent en 1790, ils découvrirent qu’ils avaient été escroqués. L’Ohio n’était pas l’Éden anticipé, et leurs actions de société, tombée en faillite, ne valaient rien.

Gallipolis, Ohio

Néanmoins, plusieurs immigrants restés dans l’Ohio réussirent à persuader le gouvernement américain de leur accorder des terres. Leur communauté s’appelait Gallipolis, surnommée aujourd’hui « La ville des Gaulois ». À l’époque, les conditions de vie étaient malsaines car les terres accordées étaient marécageuses.

Malgré la misère il n’apparaît qu’aucun des résidents de Gallipolis ne migra en 1793 vers la Nouvelle-Bourbon du Missouri. Peut-être avaient-ils peur d’une autre escroquerie, ou peut-être avaient-ils entendu des rumeurs sur les inondations dévastatrices du puissant Mississippi.