Renault, un nom venu de Picardie

Réplique d’un bateau à fond plat du Mississippi (auteur Thomas R. Machnitzki).

Après avoir quitté sa Picardie natale de France en 1719, Philippe-François Renault est venu s’installer au Pays des Illinois où il fonda l’année suivante la communauté de Saint-Philippe le long du Chemin du Roi à cinq kilomètres au nord du Fort de Chartres.

L’agriculture fut l’entreprise économique qu’il exploita avec le plus de succès. Saint-Philippe devint rapidement prospère en exportant ses surplus agricoles vers les communautés de la Basse-Louisiane via le fleuve Mississippi. Des bateaux à fond plat, comme cette réplique à Memphis, étaient utilisés pour le transport des denrées alimentaires. Au cours de la navigation, les bateaux faisaient souvent escale au quatrième promontoire du Pays des Chicachas là où se trouve l’actuelle ville de Memphis au Tennessee.

Le grenier de la Basse-Louisiane

Des cargaisons de denrées et de produits descendaient régulièrement le Mississippi alors que des convois chargés de marchandises fabriquées en France ou dans d’autres colonies françaises et achetées sur les marchés de la Nouvelle-Orléans remontaient le fleuve. Ces faits français tapis dans l’ombre ont été la genèse de l’histoire fascinante des bateaux à fond plat du puissant Mississippi.

Suite à une inondation dévastatrice les citoyens de Saint-Philippe abandonnèrent leur résidence pour aller habiter sur les hauteurs de l’actuel village de Renault.

Photo KC Trail Pictures

Après la cession de la Louisiane orientale à la Grande Bretagne en 1763, un inspecteur anglais a dit « Ce pays est l’un des plus beaux de toute la Louisiane. Toutes les sortes de céréales et de légumes sont produites ici en abondance …. Les bœufs, les vaches, les moutons et autres animaux sont élevés en grande quantité dans la plaine. La volaille et le poisson prolifèrent. En fait, les gens du pays ne manquent ni de nécessités ni des commodités de la vie ».

Le Pays des Illinois, dans la haute vallée du Mississippi (Haute-Louisiane), était le «grenier» de la Basse-Louisiane située au sud de l’embouchure de la rivière Arkansas. Les données économiques de l’époque de la Grande Louisiane française ont dévoilé l’existence d’un commerce important de denrées alimentaires entre les colonies du Chemin du Roi et la Nouvelle-Orléans, notamment de farine de blé, de maïs, de viande de porc, de graisse d’ours, de langue de bison et de sel. L’agriculture coloniale française a été le gagne-pain des nordistes et le pain quotidien des sudistes. Une situation qui faisait le bonheur de tous…