Fort Duquesne (Pittsburgh), le début de la fin

L’emplacement actuel de Pittsburgh, au cœur de la vallée de l’Ohio, menait vers le Pays des Illinois. Au 17ème siècle il était essentiellement un territoire de chasse pour les Premières Nations.

Au milieu du siècle suivant il fut la cause principale de la Guerre de Sept Ans, appelée La Guerre de Conquête par les Français et la Guerre Franco-Amérindienne par les Anglais. En 1749, Pierre Joseph Céloron de Blainville, natif de Montréal, remonta l’Allegheny de la rivière Ohio jusqu’à la rivière Miami plus au nord, plaçant des plaques de plomb aux carrefours des principaux affluents afin de revendiquer la région pour la France. Au mépris de cette action, William Trent établit un comptoir de traite à la pointe de Pittsburgh pour l’Ohio Company of Virginia. En 1753, le gouverneur de la Nouvelle-France envoya alors 2000 soldats sous la direction de Claude-Pierre Pécaudy de Contrecœur pour y construire Fort Duquesne au même endroit. À deux reprises les Anglais essayèrent de déloger la position française, mais sans succès. Le 3 juillet 1754, George Washington rendit les armes lors de la bataille de Great Meadows, sa seule capitulation.

Le début de la fin

À la bataille de la Monongahéla, le 9 juillet 1755, l’Angleterre subit une défaite des plus humiliantes. L’armée du général Braddock fut presque anéantie, perdant près de 1000 hommes d’une force de 1300 militaires. Mais le 26 novembre 1758, devant les armées anglaises et américaines en marche dix fois plus nombreuses, les Français abandonnèrent Fort Duquesne sous le couvert de la nuit après y avoir mis le feu. La perte de Pittsburgh fut le début de la fin de la Nouvelle-France.

Fort Duquesne et les bâtiments périphériques en 1754

Le père Denis Baron, un Récollet, a été l’aumônier du Fort Duquesne de 1754 à 1756 avant de retourner à Montréal. Il était responsable du registre des mariages, des baptêmes et des décès au fort pendant cette période. Selon le registre, Jean-Daniel Norment, né le 18 septembre 1754, fut le premier enfant blanc né à Pittsburgh. Au total, 33 personnes ont été enterrées dans le cimetière du fort, notamment Toussaint Boyer, Thomas Jiroux et Pierre Simard. L’emplacement précis de ce lieu de repos éternel n’a pu être déterminé et ne le sera jamais.

Le premier bâtiment ecclésiastique de Pittsburgh a été une petite chapelle en rondins érigée à l’intérieur des remparts du Fort Duquesne. Elle fut baptisée « l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie de la Belle Rivière ». Aujourd’hui, l’église catholique au 45, avenue Sprague nord à proximité du centre-ville de Pittsburgh porte le même nom aux fins de commémorer ce riche héritage français de la « ville des ponts ».

Fort Duquesne a été nommé d’après le dix-septième gouverneur de la Nouvelle-France, Ange Duquesne, marquis de Menneville, né à Toulon en France. Il était basé à Québec. François-Marie Le Marchand de Lignery, un officier québécois dans les troupes de la Marine, a été le dernier commandant du Fort Duquesne.